dimanche 11 décembre 2011

Industrialisons la ville

Nous utilisons au quotidien des produits industriels, comme l'ordinateur avec lequel j'écris ce message. Ces objets sont presque tous beaucoup plus performants, beaucoup plus sûrs, et beaucoup moins chers que ceux de la génération précédente. Ces  améliorations ne sont pas le fruit du hasard, mais le  résultat d'une démarche industrielle d'amélioration constante, et de standardisation: les milliards d'ordinateurs ont, pour chaque composant, deux ou trois fabricants à l'échelle mondiale, respectant des normes précises. Cette standardisation permet une baisse considérable des coûts, et accélère le progrès. Pourtant, si nos automobiles, nos avions, nos médicaments sont plus efficaces, la ville est restée sous la coupe de l'artisanat local avec comme résultat des gâchis  immenses: logements mal isolés, insalubres, et incommodes, encombrements, déplacements inutiles, insécurité, pollution, absence d'espaces verts, laideur urbaine, ghettos, étalement urbain: La liste est longue. 'Une autre ville' croit qu'il est possible d'améliorer l'urbanisme comme nous avons réussi à améliorer la plupart des autres domaines de l'industrie humaine. Le site propose de discuter ce vaste enjeu de société.

Une démarche industrielle efficace commence par l'analyse des besoins des utilisateurs. C'est nécessaire car les concepteurs, et autres ingénieurs de bureau d'étude ont plusieurs travers naturels. Certains se contentent des solutions existantes sans tenter de remédier à leurs gros défauts. Mais d'autres, et ce sont souvent les  plus dangereux, conçoivent des produits trop performants ou trop esthétiques, et oublient souvent le prix, le confort quotidien, et la facilité d'entretien. Dans l'industrie classique, les entreprises  veillent en permanence à rester centré sur les besoins des utilisateurs, et pas sur les rêves des ingénieurs: il s'agit d'un combat quotidien. Il y a de bonnes raisons de penser que les multiples acteurs éparpillés de l'urbanisme tombent souvent dans les travers de leurs homologues de bureau d'étude. Vous pouvez ainsi vous rendre dans une de nos gares TGV de Province: il s'agit pour beaucoup d'espaces grandioses, sans doute très coûteux, ouverts à tous les vents, manquants de sièges, avec un bar triste alors que le besoin de base d'un passager est de pouvoir s'asseoir en attendant son train  dans un espace chauffé et d'acheter à coût raisonnable un encas de bonne qualité. Les gares du TGV japonais (shinkansen) sont moins grandiloquentes mais répondent à tous ces besoins. 'Une autre ville' va donc commencer son long voyage en rassemblant les besoins des habitants et des visiteurs de nos cités. Plus vous participez à cette démarche, plus les données recueillies seront intéressantes.

Puis viendra le temps de la conception de modèles répondant aux besoins des citadins. Pour cela, nos modèles doivent être le plus standardisés possible pour limiter les coûts de conception, le transport et la main d'oeuvre lors de leur construction et de leur entretien. 'Une autre ville' a la conviction profonde qu'à l'image de l'automobile, il est possible de standardiser les opérations les plus coûteuses tout en laissant suffisamment d'options de personnalisation pour que chacun trouve chaussure à son pied, et que la variété qui fait le charme de la vie ne disparaisse pas.  Evidemment, il s'agit de s'inspirer largement des bonnes idées essayées ici et là dans le monde, sans tomber dans ce cancer de l'esprit qu'est le 'not invented here'. Enfin, il faudra réfléchir aux modalités de constructions de notre 'autre ville'. La plupart des défauts des villes actuelles ont leur source dans une organisation contre-productive et de mauvaises  incitations. Il faudra donc des solutions industrielles, mais surtout les bonnes institutions, et une méthode de changement intelligente et adaptée. C'est en particulier nécessaire car les investissements urbains sont très coûteux: un logement représente souvent de 10 à 20 ans de salaires: on ne détruit donc pas son logement comme on jette un téléphone cassé.


'Une autre ville' est un site indépendant, sans lien aucun avec les industries qui interviennent dans l'espace urbain. Son fondateur est un ingénieur travaillant dans ce que l'on appelle les 'hautes technologies', étrange nom d'ailleurs: existe-t-il des basse technologies? Ce site s'enrichira de vos contributions: vos commentaires sont largement souhaitées. Si le projet vous intéresse, toutes les collaborations sont possibles. Alors, au travail !

2 commentaires:

  1. Je suis farppée de voir cmbien règne chez la plupart des gens une volonté de segmentation, pour "mettre chaque chose à sa place", en isolant les fonctions économiques, des fonctions de vie, des fonctions de loisir, en créant un petit espace vert censé assuré la bonne oxygénation de l'air et ...en parlant transport en commun pour limiter la voiture en ville.
    . Alors que pour ce dernier point par exemple, les services assurés ne sont en rien comparables. Il vaut mieux avoir une voiture quand on a des horaires décalés.
    . D'un côté on prône la mixité avec les petits commerces de proximité et de l'autre on veut les prix de la grande surface.
    . On ne veut pas d'entreprise à côté de chez soi en ville, sauf la matière grise...
    . On ne veut que des voisins qui nous ressemblent dans ce que nous avons de mieux...
    . Quant à l'espace vert, il sert de crotodrome pour chien parce qu'on emmène les enfants à la mer pour sentir l'air marin...

    ON fait comment?

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  2. Bonsoir,

    il me semble qu'il faut se focaliser sur deux points pour ameliorer l'urbanisme:

    - le premier est de bien definir les besoins prioritaires, et d'etre pret si necessaire a sacrifier les autres besoins. Par exemple, a mon avis, le besoin d'avoir une maison individuelle dans une grande agglomeration est secondaire.

    - le deuxieme est le prix de revient. Beaucoup de nos problemes urbains viennent du fait que nous ne pouvons pas nous payer tout ce dont nous avons besoin. Pour cela, je crois vraiment a la standardisation, et parfois, a tout casser pour reconstruire, ce qui revient, en immobilier comme ailleurs, moins cher au final.

    Mise a jour depuis un PC etranger. Desole pour le manque d'accents

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