dimanche 11 décembre 2011

Les cinq besoins principaux des citadins

C'est un mystère pour certains que des pauvres quittent leurs campagne bucoliques pour venir s'entasser dans des bidonvilles qui sont à l'opposé de tout ce que nous croyons importants dans une métropole. Ils seraient encore plus surpris de savoir que quand le gouvernement tente de détruire ces taudis, les habitants s'y opposent en général de toutes leurs forces. Et c'est en fait très rationnel, car, plus que le confort, l'architecture, ou la sécurité, le premier besoin des habitants est d'avoir accès au travail, à l'éducation et à la santé. Il faut que tout cela se trouve à distance suffisamment proche pour pouvoir faire un aller-retour depuis le domicile dans la journée. Les bidonvilles des grandes métropoles du tiers-monde offrent cela plus que les campagnes reculées qui font tant rêver nos routards occidentaux, et ce d'autant plus que ces favelas sont proches des centres d'activité économique. 



Une fois le travail trouvé, il s'agit de s'y rendre. Pour cela, un moyen de transport rapide et bon marché entre les grands pôles urbains, en particulier aux heures de pointe, est nécessaire. Il est nécessaire aux personnes modestes pour se rendre à leur travail sans y passer plus de six heures par jour, comme cela arrive parfois dans des grandes métropoles du tiers-monde, ou même, de façon surprenante, en région parisienne. Ce moyen de transport a plus besoin d'être ponctuel que confortable. Ainsi, les légendaires trains bondés de Tokyo remplissent probablement très bien leur rôle malgré un confort des plus sommaires. Evidemment, plus la ville est dense, et plus certains déplacements quotidiens peuvent s'effectuer à pied, ce qui a tous les avantages: peu d'infrastructures et bonne santé des habitants.

Le besoin suivant est la sécurité: les violences et autres fusillades empoisonnent l'existence plus que n'importe quel autre fléau. A part les rares personnes, toujours des hommes jeunes, qui cherchent la violences, le reste de la population probablement plus de 99%, souhaite juste pouvoir mener une vie paisible sans craindre pour sa personne et pour ses biens. Il faut bien préciser ici: nous parlons de sécurité seulement, pas d'un respect absolu des lois: si des groupes criminels organisent discrètement des activités illicites (jeu, prostitution, contrebande...) sans que cela n'affecte les habitants au quotidien, ce n'est pas un problème pour notre débat. C'est cependant assez rare: même l'exemple des mafias japonaises bien intégrées dans la société bat de l'aile ces derniers temps

Un fois en sécurité, on se  préoccupe d'un logement individuel salubre et spacieux à prix raisonnable. Dans les pays du nord au climat rigoureux, ce logement doit être facile à chauffer. L'accès à l'eau potable et à l'électricité, ainsi qu'à un service de collecte des ordures est aussi indispensable. Tout de suite après viennent le besoin de connection aux réseaux de communication. Nous allons débattre de l'espace nécessaire sur ce site, et voici une première proposition: 15 m² d'espace par personne pour un ménage modeste, 20m² par personne pour un ménage de la classe moyenne, 30 m² par personne pour un ménage aisé. Il s'agit ici de moyennes, et il est évidemment normal que les ménages choisissent ensuite un compromis entre espace et localisation suivant leurs modes de vie

Enfin, un des premiers conforts souhaités après un logement correct est un moyen de transport individuel, et donc, la plupart du temps, une voiture. C'est d'abord le souhait naturel de tous ceux qui ont réussi d'échapper aux métros et bus bondés, qui sont l'aspect le plus désagréable de la vie urbaine. Mais la voiture permet aussi une flexibilité qui est utile à tout le monde, à un moment ou un autre de sa vie. Que ce soit pour partir en vacances avec des bagages et des enfants, se rendre à l'hôpital en cas d'urgence, revenir tard d'une sortie, aller faire des achats volumineux, se rendre dans un endroit peu fréquenté, ou aligner 5 rendez vous en une après-midi dans le cadre d'une activité professionnelle, la voiture individuelle apporte une souplesse que même les meilleurs réseaux de transport publics n'égale pas. Ce besoin doit d'autant plus être pris en compte que le transport individuel est de moins en moins polluant. Cela veut dire des voies de communication adaptée, ainsi qu'un espace suffisant pour garer ces voitures.

Ce  premier article se concentre sur les besoins principaux, et une cité qui répondrait strictement seulement aux critères ci-dessus serait peut-être triste. Mais elle serait certainement très pratique pour ses habitants, et cela seul réussirait sans doute à en faire la ville la plus agréable de France, puisqu'aucune de nos grandes agglomérations ne répond de façon satisfaisante à tous ces points. Et tout cela sans même parler de nos équipements urbains préférés: culture, architecture, patrimoine, associations, espaces verts, clubs de footballs, festivals et autres accessoires que nous faisons souvent passer avant l'essentiel.

Note: Cet article représente l'opinion du site, mais il serait très intéressant d'avoir l'avis des lecteurs. N'hésitez pas à expliquer ce qui, pour vous, est capital dans les villes que vous habitez,  ou que vous souhaiteriez habiter.

2 commentaires:

  1. Aucune ville du monde ne s'est réellement construite dans l'optique de s'affranchir complètement de l'automobile. Peut-être qu'effectivement, aucun moyen de transport collectif ne permet autant de souplesse que celle-ci. Mais le but est bien de développer suffisamment le réseau pour s'affranchir de l'automobile, par ailleurs, dans les années 1920, le réseau ferré était bien plus développé en France qu'il ne l'est aujourd'hui. Les Tramway et métro fonctionnent à l'électricité, produite au nucléaire ou avec des énergie renouvelables. Pour les cas des automobiles, ont en arrive à des pénurie d'acier et de pétrole (ou de composant de batterie) si tout le monde s'en équipe. Ou alors, pourquoi pas le grand retour des voitures tirées par les chevaux.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Olivier,

    il n'est pas fatal que la voiture individuelle pollue. Des technologies comme les "fuel cells" ne polluent pas, et semblent généralisable à grande échelle: c'est Daimler qui le dit, et ce ne sont pas des rêveurs.

    Je pense donc que nous devons préparer nos villes à accueillir aussi les transports individuels, quitte à faire payer son vrai coût aux conducteurs (périph. payant...).

    Pour moi, il n'y a pas de raison idéologique valable à décréter, a-priori, que nous devons bannir la voiture. Elle est un vrai confort et un facteur de progrès économique.

    RépondreSupprimer